Liens

Suivez-moi !

Derniers articles

L’Ukraine sous la menace d’une offensive russe

Le black-out médiatique sur la situation réelle sur le front de la guerre entre russes et ukrainiens est total. Les déclarations plutôt alarmistes du Président ukrainien Zelenski sont-elles exagérées pour faire pression sur ses soutiens occidentaux, ou sont-elles en dessous de la réalité ? Nul ne le sait vraiment. Dans les semaines à venir, il est presque certain qu’un assaut russe sera déclenché, sans que l’on sache s’il sera efficacement contré ou s’il emportera un succès substantiel au bénéfice de Vladimir Poutine. Ce qui semble sûr c’est que les intentions ukrainiennes pour reconquérir des territoires occupés sont abandonnées pour le court terme et que c’est l’armée russe qui est à l’offensive.

Le vote in extremis par le Congrès américain d’une aide conséquente pour que l’Ukraine acquière armes et munitions en quantités suffisantes pour faire face à l’assaut de l’armée russe rassure les soutiens de Kiyv. Mais il est tard, et aucun déploiement de ces armes nouvelles ne pourra se faire avant plusieurs semaines. D’ici là, l’armée russe dispose d’une fenêtre pour entrer en action et lancer son offensive.

En face, l’armée ukrainienne sait qu’elle peut désormais puiser dans ses stocks d’armes sans la retenue qui lui était imposée par les tergiversations de l’Amérique. Les stocks sont assurés d’être reconstitués et on peut donc y puiser. Les généraux ukrainiens, et leurs troupes assommées par les bombardements sur le terrain, vont s’en porter mieux assurément.

Mais, autant que la pénurie en armes et munitions, l’armée ukrainienne souffre d’un manque qu’aucun soutien international ne peut combler, celui de troupes pouvant faire face à un front qui s’étire sur des milliers de kilomètres, à l’est, dans le Donbass, au nord le long des frontières russe et biélorusse, et au sud, de Zapporijjia à Kherson.

Les faiblesses de l’Ukraine portent sur les trois niveaux. Celui du terrain, où l’artillerie russe a cinq fois plus de puissance de feu grâce notamment aux obus approvisionnés depuis la Corée du Nord ; celui du territoire ukrainien en arrière du front visé par les missiles de longue portée qui frappent des dépôts de carburant ou d’armements pour empêcher d’approvisionner le front, ainsi que des infrastructures civiles comme la production d’électricité, ou même directement de simples habitants, pour fragiliser le moral de la population ; quant à la zone symétrique côté russe est elle beaucoup plus tranquille faute des missiles nécessaires pour riposter et atteindre les convois d’armes ou de soldats, ou d’autres infrastructures, efficacement. Grâce à ce déséquilibre des forces, l’armée russe a un net avantage.

Aussi, cette question du renforcement de l’armement à disposition de l’armée ukrainienne était absolument vitale pour la suite de cette guerre, et la décision américaine de toute première importance.

Dans le long bras de fer pour l’obtenir, plusieurs effets secondaires se sont opérés.

Le premier a été de doper les livraisons d’armes venues d’Europe qui, effrayée par le risque d’un désengagement américain, et la perspective d’une arrivée de Donald Trump à la Présidence des États Unis dans quelques mois, a décidé de donner plus de soutien militaire à l’Ukraine, via l’Union Européenne et via des accords bilatéraux avec les Etats-membres. Mais, souvent, ces promesses nécessitent de longs délais pour être effectives.

Le second effet a été d’obliger les Républicains américains à se diviser sur la question de l’Ukraine pour finalement laisser passer le plan d’aide proposé par Joe Biden. C’est incontestablement un point politique marqué par Biden contre Trump pour la présidentielle américaine.

Enfin la réaction de Vladimir Poutine à la décision américaine montre sa détermination à aller jusqu’au bout de sa guerre pour annexer l’Ukraine à la Russie. Il s’est installé dans une guerre de long terme, persuadé que les soutiens extérieurs à l’Ukraine se déliteront avec le temps qui passe, tandis que l’économie russe et ses soutiens lui assurent de pouvoir tenir encore pendant des années.

Pour l’Europe, la question de la guerre en Ukraine est loin d’être terminée !

François ALFONSI

    Laissez votre commentaire

    Votre adresse email ne sera pas publiée.*