Liens

Suivez-moi !

Derniers articles

Le rapport des Nations Unies sur la situation en Syrie : les exactions de la Turquie et des milices sous son autorité décriées

Emprisonnements arbitraires, violences sexuelles et tortures… Le rapport de la Commission d’enquête de l’ONU sur la République arabe syrienne à charge contre les autorités turques et les miliciens sous leur autorité

Au cœur des combats dans le Nord-Ouest de la Syrie, la violence et les crimes dont sont victimes les civils kurdes sont désormais établis de manière limpide par l’ONU.
Le dernier rapport de la commission d’enquête des Nations Unies sur la Syrie, en date du 14 septembre 2020, établit un bilan accablant de la situation au Proche-Orient. Les régions syriennes de peuplement kurde, telles que la région d’Afrin, ont fait l’objet d’une enquête approfondie ces six derniers mois.
538 témoignages corroborent les crimes de la Turquie et des miliciens de l’armée nationale syrienne sous son commandement.

Ces entretiens ont permis de faire ressortir des exactions graves de la part des différents groupes armés présents dans les régions d’Afrin et de Ras el-Aïn, dans le nord-ouest de la Syrie. Ces faits de violence ont lieu en dehors d’un contexte de combat et ciblent avant tout les civils kurdes. Des familles entières qui ont été contraintes de quitter leurs logements au profit de l’armée nationale syrienne. La menace de représailles violentes en cas d’opposition est explicite.

Les détentions arbitraires et les violences envers les civils : les dénonciations phares du rapport

Les détentions arbitraires et de graves violences visant les détenus kurdes sont soulignées par le document.

Parmi les entretiens, un garçon, demeuré anonyme, témoigne de la violence de sa détention dans la prison centrale d’Afrin. Cette détention a été opérée par l’armée syrienne en présence d’agents turcophones.

« Le garçon a été menotté et suspendu au plafond. On lui a ensuite bandés les yeux et frappé à maintes reprises avec des tubes en plastique. Le garçon a décrit comment les officiers l’ont interrogé sur ses liens présumés avec l’administration autonome ».

Concernant les détenues féminines, à l’horreur de la violence physique s’ajoute celle des violences sexuelles.

« Deux femmes ont été placées en détention par l’Armée nationale syrienne en novembre 2019, à un poste de contrôle dont le fonctionnement était assuré conjointement avec des agents turcs […]. Une des victimes a décrit comment, pendant son interrogatoire, elle avait été menacée de viol et frappée à la tête par des membres de l’Armée nationale syrienne, en présence d’agents turcs ».

La stigmatisation des femmes et des filles est récurrente, comme souligné dans le rapport. Les viols et les agressions liées au genre font partie intégrante de la politique de la peur exercée par les agents turcs et l’AMS.

Le rapport souligne clairement que les détentions arbitraires et violentes constituent un quotidien morbide pour les civils kurdes, y compris pour les mineurs de 12 à 18 ans. Quand ils ne font pas l’objet de cette arrestation, les kurdes sont les cibles d’une intimidation constante, les poussant à se retrancher dans leurs foyers pour éviter de s’exposer aux miliciens.

Dans ces conclusions, les exactions de la part des miliciens syriens de l’Armée nationale syrienne et des agents turcs sont nommées sans détours comme des crimes de guerre. Pillages, prises d’otages, traitements cruels et viol constituent, entre autres, la triste liste établie par le rapport.

Ce document corrobore parfaitement les dires et les faits que dénoncent depuis longtemps les militants de la cause kurde.

Bruxelles, le 23 septembre 2020.

    Laissez votre commentaire

    Votre adresse email ne sera pas publiée.*