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La journée européenne des langues : une journée clé pour les langues régionales et minoritaires

Le rendez-vous annuel des langues européennes depuis 2001

Chaque année le 26 septembre, les langues de Europe sont à l’honneur le temps d’une journée. Cette date est, depuis 2001, l’occasion de mettre en valeur la richesse linguistique de l’Union Européenne. Cette journée permet de sensibiliser plus largement le public à l’apprentissage des langues, en soulignant la valeur du plurilinguisme.

« L’apprentissage des langues aide également à renforcer la tolérance et la compréhension entre les personnes issues d’horizons linguistiques et culturels différents », a déclaré le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe Walter Schwimmer en 2001.

La JEL est, tous les ans, un appel du pied aux élus et représentants des Etats pour mettre en avant la nécessité de conserver et nourrir la richesse linguistique de l’Europe.

Le Multilinguisme est l’un des principes fondateurs de l’Union Européenne. Au sein de chacune de ses institutions, un véritable melting-pot linguistique est à l’œuvre au quotidien. Cela s’illustre par la possibilité de parler librement chacune des 24 langues officielles de l’Union Européenne et d’avoir une traduction dans ces mêmes langues.

L’intergroupe pour les minorités, les langues et les communautés traditionnelles élève sa voix en faveur des langues minoritaires

La co-présidence de l’intergroupe pour les minorités traditionnelles les communautés nationales et les langues régionales et minoritaires. De gauche à droite : François Alfonsi, Kinga Gál et Vincze Loránt.

La représentation des langues dans les institutions européennes ne se limite pas aux langues officielles des pays membres. Au sein du Parlement Européen, l’intergroupe pour les minorités traditionnelles, les langues régionales et les communautés nationales est revenu sur la scène parlementaire pour défendre les minorités en Europe. François Alfonsi a été réélu co-président de cet intergroupe, avec ses homologue Kinga Gál (EPP) et Vincze Loránt (EPP). Cet intergroupe, composé de députés de tous bords politiques et de toutes nationalités, porte les valeurs du multilinguisme dans son ensemble, en se concentrant sur la défense des langues minoritaires.

Cependant, les langues minoritaires ont un statut très précaire. Ces langues, telles que le corse, le breton, l’occitan, le basque, ou encore le catalan, représentent en tout plus de 40 millions de locuteurs. Pourtant, ce ne sont pas les locuteurs qui ont voix au chapitre concernant leur langue. En effet, ce sont les Etats membres qui sont chargés de l’application culturelle et des mesures concernant la sauvegarde des langues minoritaires.
Cette souveraineté linguistique est à l’origine de la mise en danger des langues minoritaires.

Réduire une langue à un simple moyen de communication est une erreur que beaucoup commettent. Une langue ne porte pas qu’un propos présent : elle est porteuse d’un passé, d’une vision du monde, d’une histoire et de spécificités propres à son peuple.

L’illustration la plus pertinente de la portée politique des langues minoritaires est le succès mitigé de la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires de 1992. Cette charte, valorisant les langues minoritaires et imposant des engagements forts auprès des Etats adhérents, n’a pas rencontré le succès escompté. Des pays comme la France ont refusé la ratification pour des prérogatives souverainistes, voyant cette charte comme une atteinte à l’unité nationale.

Une perspective positive pour les langues régionales et minoritaires ?

Malgré le statut précaire des langues minoritaires, l’espoir est permis depuis plusieurs années. En 2013, François Alfonsi a porté, avec un succès allant au-delà de toute attente, un rapport sur la situation des 120 langues minoritaires en Europe. Adopté à une écrasante majorité, ce rapport tire la sonnette d’alarme sur l’état des langues régionales et minoritaires en Europe.

« Ce rapport interpelle les États membres, parmi lesquels la France, qui refusent encore de prendre les mesures nécessaires, à commencer par la ratification de la Charte Européenne des langues régionales et minoritaires. Le rapport demande de relancer une politique européenne en faveur des langues en danger, et de soutenir les programmes de sauvegarde des langues en danger menés par les communautés linguistiques concernées. » François Alfonsi en 2013

La diffusion d’une langue, sa mise en valeur et sa sauvegarde traduisent la manière dont un Etat traite ses minorités. La mise en valeur de cultures minoritaires est un acte politique fort. Un acte politique que nombre d’Etats ne souhaitent pas mettre en place.

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