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Rapport sur les îles et la politique de cohésion : situation actuelle et défis futurs

Intervention ce lundi 6 décembre en commission du développement régional lors de la présentation du projet de rapport sur les îles et la politique de présenté par le Président de la commission Younous OMARJEE.

Président bonjour.

Bonjour à tous, merci pour ce débat et merci d’avoir pris cette charge de réaliser ce rapport. Le fait qu’il soit entre les mains du président de la Commission du développement régional va donner d’avantages de possibilités d’échanger davantage et de trouver des compromis entre nous.

Je pense que la question qui est soulevée ici, je parle en tant que Corse mais j’ai entendu avant moi mes collègues de Malte et de Grèce, nous sommes en tant qu’insulaires conscients tous qu’il y a dans les politiques régionales européennes ce qu’on appellerait un “trou dans la raquette”, c’est à dire qu’il y a bien une inadaptation des outils de cohésion vis-à-vis des territoires qui sont des territoires insulaires.

Alors est-ce parce-qu’ils ont un handicap naturel comme une montagne ? Un handicap structurel parce-que l’insularité est un fait structurel ? L’on discutera des mots, ce n’est pas ça qui est important. Ce qui est important c’est de considérer la trajectoire.

Depuis 35 ans qu’il y a des politiques de cohésion en vigueur, tous les espaces insulaires sont à la traîne. Ils sont à la traîne dans la lutte contre le réchauffement climatique,  ils ont des systèmes énergétiques extrêmement chargés en contenu carbone, ils sont à la traîne par rapport à leur développement économique. Et moi si je me projette trente ans en avant je suis persuadé que nous sommes condamnés à une mono activité du tourisme, qui serait vraiment dévastatrice parce qu’elle détruirait à la fois les paysages et le patrimoine de la biodiversité mais aussi des productions traditionnelles et tout ce qui fait l’intérêt des touristes lorsqu’ils visitent notre pays.

Donc il y a vraiment un problème structurel qui est à régler.

La commission a une politique pour les zones montagneuses, a une politique pour les zones très peu peuplées, a une politique pour les régions ultrapériphériques. Il ne faut surtout pas la déshabiller, ce n’est pas du tout l’intention, mais il n’y a pas de politiques adaptées pour les îles. Maintenant le moment est propice, c’est à dire que dans de nombreuses régions les données des handicaps dans l’insularité sont largement documentées.

Nous pouvons débattre et discuter, démontrer que les propositions qui sont faites pour l’augmentation du plafond des minimis, sur l’adaptation des aides d’État etc. Tout cela est fondé sur des chiffres, ce n’est pas simplement une revendication lancée en l’air, et il faut mener grâce à ce rapport un débat approfondi avec la Commission bien sûr et aussi avec nos États respectifs car nos îles ont besoin d’être appuyées par les États auxquels elles sont rattachées. Donc ce rapport pour moi c’est un levier, c’est un levier important pour en finir avec une sorte de zone grise dans laquelle nous sommes : nous sommes pas tout à fait une région continentale, nous ne sommes pas une région périphérique non plus. Mais si l’on nous traite exactement comme une région continentale, nous passons à côté de notre développement, qui équilibre les activités, qui équilibre la relation aux territoires etc. Donc voilà le point de vue que je veux défendre dans ce groupe.

Je veux remercier le Président Omarjee. Je pense que l’ambition qu’il a donné à son rapport est adaptée, qu’avec lui nous serons capables de débattre et de converger, parce que je suis persuadé que sur le fond nous souhaitons que nos territoires se développent. Surtout il faudra convaincre nos collègues, convaincre la commission, convaincre les autres acteurs qui seront amenés à en décider parce-que, enfin dans la prochaine période de programmation, l’on puisse avoir des politiques européennes adaptées pour tous les territoires et également nos territoires insulaires.

 

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