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« Il faut plus d’Europe » : Intervention en AFCO sur le principe de subsidiarité et la proportionnalité

Dans le contexte de la conférence sur l’avenir de l’Europe, François Alfonsi revenait à cette occasion sur le principe de subsidiarité :

« Pour nous, il faut plus d’Europe, tel est le message que nous voulons prioriser pour ce qui est de notre groupe lors de la conférence sur l’avenir de l’Europe, et sur lequel bien sûr nous sommes en désaccord. Pour nous, il n’y aura pas d’avenir de l’Europe sans dépassement des Etats membres actuels. Car l’Europe a une vocation pluriséculaire. Déjà, pour les Etats dont nous faisons partie depuis plus d’un demi siècle. Nul ne peut lui imposer un carcan immuable alors même que, vous, souhaitez le renforcer encore. Il lui faudrait voler régulièrement au fil des décennies, et non rester définitivement engoncé dans ses 27 Etats membres. La pétrifier dans les Etats de l’Europe des années cinquante, c’est la condamner à végéter puis à décliner. Ensuite l’Europe devra, pour pouvoir s’inscrire dans la durée de sa mission historique, savoir s’adapter en fonction des demandes démocratiques des peuples, de tous les peuples, c’est-à-dire également le peuple corse, qui aspire à une reconnaissance officielle que la France lui refuse. Les peuples écossais et catalans revendiquent leur indépendance, le peuple silésien et le peuple kachoube si un jour ils veulent s’émanciper à leur tour de la Pologne. La subsidiarité est donc un principe qui s’applique aussi aux Etats membres. Que ce soit par le haut, pour qu’il y ait plus d’Europe. On l’a vu par exemple durant la pandémie, avec les effets déplorables de l’absence de compétences européennes en matière de santé. Cela crève les yeux aussi en matière de défense et de coopération en matière de politique étrangère. Imaginer une procédure de carton rouge est très clairement contraire à la nécessité d’aller vers plus d’Europe. Mais la subsidiarité s’applique aussi aux Etats vers les échelons administratifs des régions. Les décisions de l’Etat français, par exemple par l’interdiction d’enseigner les langues corses ou bretonnes alors que l’avenir de la langue corse appartient au peuple corse, et alors que l’avenir de la langue bretonne appartient au peuple breton, une telle décision linguicide est contraire aux valeurs de l’Europe car toutes ces langues sont le patrimoine de l’Europe. Ces décisions devraient donc pouvoir être condamnées et empêchées par l’Europe. On n’est encore loin du compte. Il y a encore beaucoup de chemin à faire, pour aller vers plus d’Europe, dans le respect de sa diversité, de toute sa diversité qui va bien au-delà des Etats membres.” 

 

Lien vers l’intervention : 

https://multimedia.europarl.europa.eu/fr/committee-on-constitutional-affairs_20210525-0900-COMMITTEE-AFCO_vd?start=20210525083255&end=20210525083547

 

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